"Jean-Louis Borloo veut sauver la Méditerranée (la provence 17 06 09) "

Publié le par Serge Berthomieu

Publié le Mercredi 17 juin 2009 dans la Provence .

 Ph.Fr.S.      Au coté du Ministre d'état Jean Louis Borloo ,Serge Berthomieu Vice Président départemental des Radicaux en charge du développement durable  (13)
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 Le Grenelle de la Mer passait hier par Marseille. Les citoyens réclament une protection accrue

Le ministre s'intéresse notamment au problème des stations d'épuration.

Ph.Fr.S.

Dans le cadre du Grenelle de la mer qui passait hier à Marseille, Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, détaille un véritable "plan d'action" pour l'avenir de "notre mer", dans une interview accordé à La Provence.

Existe-t-il un plan de développement des "aires marines protégées" en Méditerranée ?
Jean-Louis Borloo : Celles-ci ont prouvé, au niveau mondial, qu'elles permettaient de redynamiser un environnement marin… Nous y travaillons avec les autres États riverains, notamment dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UPM) initiée par le président de la République. Il s'agit de garantir une protection forte de certaines zones sensibles ou vitales pour la biodiversité marine: canyons, fosses et récifs coralliens profonds (habitats naturels), mais aussi nourriceries et frayères, essentielles pour la survie des espèces. La France, l'Italie et Monaco ont d'ailleurs montré l'exemple avec la création du sanctuaire de mammifères marins Pelagos. Je rappelle également que le Grenelle de l'Environnement prévoit la mise en place de 10 aires marines protégées.

La Méditerranée réclame-t-elle un traitement spécifique, voire d'urgence ?
Et à quoi servira un Grenelle de la Mer si les pays riverains ne suivent pas? La Méditerranée représente 1% de la surface des océans mais regroupe 10%de la biodiversité marine. Malheureusement, près de 20% des espèces marines qui y vivent sont menacées de disparition. Donc, oui, il y a urgence. Le Grenelle de la Mer a débouché sur de nombreuses propositions permettant de renforcer la protection des milieux marins en Méditerranée : évaluation du coût de la dégradation de la biodiversité (notamment pour la pêche artisanale), extension de la protection des fonds marins au-delà de 1000 m de profondeur, création de zones "particulièrement vulnérables" au sens de l'organisation maritime internationale, lutte contre les navires poubelles… Comme hier sur le climat, la France défendra ses positions auprès de ses partenaires méditerranéens avec, toujours, la volonté de faire bouger les lignes.

Les plaisanciers ne sont pas étrangers à la pollution de la Méditerranée. Va-t-on les impliquer davantage ?
De plus en plus. Nous organisons, tout au long de cet été, une grande campagne de sensibilisation intitulée "J'apprends la mer" ou comment expliquer les gestes qui sauvent en mer et qui sauvent la mer (j'utilise uniquement des écoproduits, je trie mes déchets…). Et puis, nous étudions chaque jour, avec les collectivités locales et les associations, de nouvelles solutions comme l'installation de poubelles à l'entrée des ports ou l'équipement de bateaux spécialisés dans la collecte des déchets. Nous avons également lancé le premier appel à projets "Port exemplaire 2009": deux projets d'aménagement durable de zones de mouillage (baie des Canoubiers/Var, anse de Favone/Corse) ont été primés lors d'un colloque à Lorient, le 11juin dernier. La protection des fonds marins est bien l'affaire de tous.

Quand imposera-t-on à toutes les villes françaises d'avoir des stations d'épuration aux normes européennes ?

L'an dernier, à la suite d'un examen approfondi, il est apparu que 146 stations d'épuration de grande taille n'étaient pas conformes. Nous avons donc lancé, avec les services de l'État, agences de l'eau, collectivités locales et établissements bancaires, un grand plan de mises aux normes. Et mobilisé des moyens financiers sans précédent, dont un prêt bonifié de la Caisse des Dépôts d'1,5milliard d'euros. Aujourd'hui, sur ces 146 stations, 77 ont terminé leurs travaux, 46 les ont engagés et 22ont démarré les études. À ce rythme, nous devrions tenir l'engagement de 98% des stations aux normes à la fin 2010 et 100% à la fin 2011. En ce qui concerne Marseille, la Communauté urbaine a mené des travaux considérables pour améliorer la qualité du traitement des eaux. Nous travaillons en ce moment, avec les agences de l'eau et les collectivités locales maîtres d'ouvrage, sur le problème des épisodes pluvieux exceptionnels, assez fréquents en Méditerranée.

Enfin, quel suivi y a-t-il des poissons et espèces méditerranéens, premiers indicateurs de la qualité de la mer ?
La qualité des eaux en Paca fait l'objet de prélèvements et d'analyses tout au long de l'année. Nous venons également de lancer, avec l'Ifremer, une grande campagne de surveillance qui porte notamment sur les moules et les herbiers de Posidonie, d'excellents bio-indicateurs. La précédente enquête en 2006 montrait que les eaux côtières étaient globalement de bonne qualité."

'Propos recueillis par Béatrice Jullion"

Publié dans ARLES

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